
Chaque jour, des femmes et des hommes s'activent en toute discrétion, veillent au bon fonctionnement de la station des Orres. Ce sont les métiers de l'ombre, souvent méconnus mais sans qui le ski ne serait tout simplement pas possible. Sans eux, pas de pistes damées au petit matin, ni de remontées mécaniques prêtes à vous accueillir, ni sécurité garantissant des descentes tout schuss. Ils assurent pour que tout roule !
Vous vous êtes déjà demandé qui transforme chaque nuit les pistes en tapis de glisse, qui permet de skier quand la météo a décidé de ne pas offrir suffisamment de neige ou qui façonne les snowparks pour vos figures stylées ? Dans l’ombre ou sous les projecteurs des dameuses, une équipe de passionnés veille à ce que chaque flocon soit à sa place.
On vous emmène à la rencontre des dameurs, des nivoculteurs et des shapers : des pros discrets mais indispensables, qui vivent au rythme de la montagne et rendent votre journée de ski inoubliable.
Avez-vous déjà remarqué, une fois la nuit tombée, des lumières mouvantes sur le domaine skiable ? Ce sont les dameuses qui parcourent la station. Elles préparent les pistes pour la journée suivante.
Chaque nuit, 2 équipes d’environ cinq personnes se relaient pour bichonner les pistes. La première prend le relais dès 17h30 jusqu’à 1h du matin, puis la seconde enchaîne de 2h30 à 9h. Un vrai travail d’orfèvre, pour que tout soit prêt au lever du jour !
Sur le terrain, différentes machines entrent en scène : les machines "standards" qui se suivent pour couvrir un maximum de terrain, et les dameuses équipées de treuils, réservées aux zones les plus escarpées. Grâce à leur ancrage, elles peuvent déplacer de gros volumes de neige. C’est une des raisons pour lesquelles l’accès aux pistes est strictement interdit en dehors des horaires d’ouverture : la sécurité avant tout !
À l’avant de la dameuse, la lame remet la piste d’équerre en aplanissant les trous et en nivelant les bosses. À l’arrière, la fraise s’occupe de broyer la neige dure pour la rendre plus légère, plus homogène et légère. Et pour la touche finale, la fameuse bavette vient lisser le tout et offrir cette finition striée qu’on adore sentir sous nos skis.
Et à l’intérieur ? C’est futuriste : un écran affiche en temps réel les épaisseurs de neige grâce à un système GPS hyper précis. Les zones à faible enneigement apparaissent en rouge, celles bien garnies en bleu. Ces infos permettent aux dameurs de répartir la neige au mieux pour offrir des pistes toujours au top !
Quand les flocons se font discrets, les nivoculteurs prennent le relais ! Ces experts de la neige de culture jouent un rôle essentiel dans la station. Grâce à leur savoir-faire technique et à leur parfaite connaissance du domaine, ils pilotent les enneigeurs pour garantir une couverture neigeuse optimale, même lorsque Dame Nature n’est pas au rendez-vous. En veille permanente sur la météo, la température et l’humidité, ils orchestrent la production de neige avec précision, souvent de nuit, pour que skieurs et snowboarders puissent profiter de pistes bien enneigées dès le matin. Un métier ô combien précieux pour assurer le bon déroulement de la saison !
"La station des Orres est très bien équipée pour gérer les systèmes de production de neige. Ces équipement 2.0 permettent de maîtriser finement la répartition de l'eau et de l'électricité : on veille de très près et nuit et jour à notre utilisation des ressources"
Il dévoile alors la recette pour faire une bonne neige de culture :
"Pour faire de la neige, il nous faut d'abord de l'électricité pour faire tourner la salle des machines et les enneigeurs. Puis de l'eau, la plus froide possible, de l'air comprimé et enfin du froid. Le froid, c'est vraiment vital".
De la goutte d'eau à la neige de culture :
"La ressource en eau, c'est du surplus d'eau récupéré dans les sources. C'est soumis à un arrêté préfectoral, c'est réglementé au niveau du débit. On remonte cette eau dans un petit lac grâce à une station de pompage. De là, on va distribuer l'eau sur le domaine en fonction des besoins de productions. Ces réseaux enfouis représentent près de 30 kilomètres !
C'est à ce moment qu'entre en jeu l'air comprimé : on en besoin de 40 bars dans la salle des machines pour emmener l'eau au sommet des pistes. Puis entre 20 et 40 bars de pression pour que les enneigeurs puissent fabriquer la neige. Pour comparer, nous avons 2 ou 3 bars au robinet de la maison".
Une surveillance sans faille :
"J'ai toutes les informations dont j'ai besoin : les retenues avec les températures d'eau, les hauteurs d'eau. Et tous les retours de fonctionnement des salles des machines, les pressions, les débits, etc.
Tous les enneigeurs disposés sur le domaine sont automatisés. ça me permet de communiquer avec eux grâce à de la fibre optique, du fil, de la radio. Et je peux me connecter sur un enneigeur, le paramétrer, avoir ses retours d'informations de fonctionnement. Je peux gérer la qualité de neige, prioriser. Je vais travailler avec le vent, je peux leur interdire de produire selon leur orientation. Des anémomètres, des sondes vent, on en a une trentaine sur le domaine. Ça nous permet de savoir qu'on ne perd pas la neige quand on la fabrique".
Derrière chaque saut, chaque rail et chaque module, il y a les shapers ! Ces artisans de la glisse sont les magiciens qui façonnent, sculptent et entretiennent les lignes du park. À l’aide de pelles, de râteaux… et d’un sacré sens du détail, ils s’assurent que chaque module est sécurisé, bien shapé et prêt à offrir les meilleures sensations aux riders. Souvent à la frontale, dès les premières lueurs du jour ou après la fermeture !
La création d’une bosse commence par un passage de la dameuse, qui va déplacer la neige et lui donner une première forme. C’est un peu le gros œuvre du shaping ! Ensuite, place au travail manuel : à la pelle et au râteau, les shapers viennent affiner la courbe, ajuster la hauteur et sculpter chaque détail. C’est un vrai travail de précision, qui demande de l’expérience pour adapter la bosse au niveau visé tout en garantissant un maximum de sécurité.
Une fois la forme parfaite obtenue, le froid de la nuit va venir durcir la neige et figer l’ensemble, comme une dernière touche de vernis.
Et derrière ce résultat, il faut souvent compter plusieurs heures d’effort pour chaque bosse. Rien n’est laissé au hasard !
Que ce soit sur les pistes, dans le snowpark ou derrière les canons à neige, il y a tout un monde de passionnés qui travaillent dans l’ombre pour rendre chaque journée de glisse la meilleure possible. Dameurs, nivoculteurs, shapers… tous mettent la main à la neige (littéralement !) pour offrir des conditions au top, en toute sécurité. Alors la prochaine fois que tu traces ta plus belle courbe ou que tu t’envoles sur un kicker parfaitement shapé, pense à ces pros qui rendent tout ça possible, souvent dès l’aube… ou en pleine nuit !