
L’effervescence est palpable à la station des Orres : le festival Game of Trees ouvre ses portes demain et se poursuit pendant 5 jours.
En parcourant le programme, on réalise que festival ne ressemble à aucun autre. En plus des concerts et des spectacles programmés toute la semaine, je découvre une multitude d’activités en lien avec l’art et la nature. Des œuvres d’art sont exposées dans toute la station, on peut tester des activités nature comme la grimpe d’arbre ou le bivouac, assister à des conférences ou à des projections de cinéma, profiter du marché de producteurs et d’artisans locaux, suivre un atelier de cuisine vegan ou d’écriture….
Le tout dans une ambiance résolument tournée vers l'écologie, l’essence même du festival.
Il est à peine 10h30 et déjà les premières vibrations s’élèvent dans la fraîcheur matinale. Jeunes, adultes et moins jeunes cheminent en direction de l’Espace Rencontre et Culture des Orres. Tout le monde se retrouve pour un événement particulier et très attendu : dans quelques instants, Pablo Servigne, ingénieur agronome et conférencier, abordera un sujet qui lui est cher : notre aptitude à nous adapter à un monde se dérègle et évolue rapidement.
À son arrivée dans la salle de conférence, les discussions et les chuchotements s’évanouissent comme par magie. Humble, simple et authentique, il capture rapidement l’attention de l’audience. Il partage des perspectives inspirantes et des solutions constructives pour répondre aux grands défis actuels. On ne sort pas indemne de son intervention. Elle a suscité chez beaucoup d’entre nous une réflexion profonde, nous incitant à repenser notre relation avec la nature et nos congénères.
Dans les premières lueurs du crépuscule, les spectateurs s’agglutinent devant la scène. L’atmosphère est électrique pour cette première soirée du Game of Trees.
Les lumières s’éteignent, les premiers accords résonnent : Lou Dassi entre en scène. Rayonnante, la chanteuse transporte les spectateurs de sa voix qui n’appartient qu’à elle. Accompagnée de musiciens talentueux, sa présence magnétique et les rythmes entraînants de ses morceaux captivent le public. Le dernier morceau est salué par une vague d’applaudissement chaleureux.
Une onde de joie parcourt la foule lorsque les premières notes des mélodies irrésistibles de Yannick Noah se font entendre. Le chanteur entre en scène, un sourire radieux aux lèvres. Pendant plus d’une heure et demi, il va transporter son public avec une énergie solaire et contagieuse et sa voix reconnaissable entre toutes. Proche du public, heureux d’être sur scène, Yannick Noah met le feu aux Orres !
Une soirée magique et intimiste qui restera gravée dans la mémoire des festivaliers !
Les soirs suivants, Kalika, Mentissa, Joe Bel et Supamoon ainsi que les musiciens du groupe Deluxe, vont transporter la salle avec des performances tour à tour énergiques ou plus oniriques, mêlant électro, funk, rock et chansons à texte.
À l’entrée de l’Espace Rencontre et Culture, des œuvres d’art surprenantes attirent le regard. D’imposantes branches tortueuses teintées de rouge s’élèvent jusqu’au plafond. Comme un portail ouvrant la voie vers le festival. Cette création est l’œuvre de Fabio de Sà, artiste et designer textile installé à Saint-Clément-sur-Durance, dans les Hautes-Alpes. Sa sensibilité artistique est intimement liée questions écologiques.
On découvre aussi l’œuvre collective de 4 artistes haut-alpins, intitulée Nan’Eau particules. Sylvie Ladame, artistes plasticienne et formatrice à Crots, Muriel Baïevitch-Coutens, Céramiste à Crots, Marie-Sophie Koulisher, artiste plasticienne et formatrice à Veynes et Fabio de Sà abordent le problème de la pollution de l’eau par les plastiques. Poétique et engagée, leur installation symbolise la goutte d'eau souillée par les déchets plastiques.
Un peu plus loin, la captivante « Robe de la Reine Mère Nature », créée avec des matières recyclées par Fabio de Sà, déploie sa traîne maculée de déchets maritimes. Une évocation saisissante de l’état alarmant des océans aujourd’hui.
À l’extérieur, de nombreuses œuvres sont disséminées dans la station : sculptures, fresques, expositions de photos et de tableaux…
Il faut ouvrir l’œil et pousser la porte des imaginaires !
Solène Chevreuil, éco-aventurière pour le projet Azur, termine son périple de sensibilisation à l’écologie au Game of Trees. Un voyage à vélo de Marseille jusqu’aux Orres pendant lequel elle sensibilise au sport et à la protection de l’environnement. Son arrivée en vélo est chaleureusement accueillie par des spectateurs enthousiastes.
ÉCOUTER SOLÈNE RACONTER SON AVENTURE
À l’ombre des mélèzes, on teste la grimpe d’arbre ! Papa ours nature, une association spécialisée dans cette activité, a installé des hamacs colorés dans les arbres. Après quelques explications, équipés de baudrier et solidement attachés à une corde, on s’élève progressivement le long du tronc pour rejoindre les hamacs. Ceux qui ont le vertige s'installent dans les toiles arrimées à faible hauteur. Les plus audacieux s’élèvent toujours plus haut. On profite tous de la plénitude apportée par cet environnement forestier, confortablement lovés sur les chaises et les tissus suspendus.
C’est ça le Game of Trees : des expériences pendant lesquelles le temps ne compte plus !
Ce serait très tentant de raconter les balades nature sur les plantes sauvages avec les éco-aventurières, le bivouac en forêt, les ateliers artistiques sensoriels ou les lectures de contes… Mais bien trop long pour vous, lecteur !
Je vous propose beaucoup mieux : venez vous-même vibrer et rêver à la prochaine édition du Game of Trees !